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25 janvier 2023

De la protection des œuvres littéraires inédites ou en voie de publication 

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Je répondais en énumérant les différentes solutions de dépôt garantissant une protection efficace des œuvres (enregistrement dans des sociétés d’auteurs, en office notarial, dépôts électroniques, enveloppes cachetées adressées à soi-même, etc…). Ne pas négliger le risque de plagiat n’implique pas d’en faire une obsession. Personnellement, ma nature méfiante m’a quand même toujours conduit à prendre les dispositions appropriées, même lorsque j’ai cessé de soumettre des manuscrits en envois spontanés à des éditeurs voici plus d’une vingtaine d’années. Tout au long de ma vie, j’ai d’ailleurs proposé très peu de projets non sollicités aux maisons d’édition. 

C’est avec la publication d’extraits de certains de mes ouvrages sur internet, en particulier sur mon blog, avant leur « édition papier », que le problème s’est à nouveau présenté. Je l’ai résolu en inscrivant désormais tous mes livres en pré-publication sur Amazon, ce qui équivaut à un dépôt parfaitement enregistré et daté car en matière de protection d’une œuvre, le principal est d’établir l’antériorité qui constitue la preuve irréfutable en cas de plagiat total (rare) ou partiel (plus fréquent). Pour cette partie de ma production adaptée à cette forme de publication, l’un des nombreux avantages est aussi de pouvoir planifier les dates de parution et de gérer la promotion. Mais ceci est une autre histoire !

 

13 novembre 2022

Carnet / De la narration paresseuse

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Qui parle ? Tout auteur de fiction le sait : c’est la première question à laquelle il doit répondre avant de commencer la narration. Il s’agit d’un choix moins évident qu’il n’y paraît. Cette préoccupation peut même parfois se substituer à l’histoire qu’on veut raconter jusqu’à en devenir le sujet, ce qui a souvent abouti, dans la production littéraire des dernières années du vingtième siècle jusqu’à aujourd’hui, à la publication de livres très ennuyeux pour ne pas dire fumeux, écrits par des auteurs qui nous font entrer dans leur cuisine alors qu’en tant que simples lecteurs, nous préférerions être reçus dans le salon. 

La réflexion sur le choix du narrateur n’en est certes pas moins un aspect intéressant de l’écriture d’un roman, d’une nouvelle ou d’un récit mais cela ne doit pas empêcher l’auteur de se rappeler que la première motivation du lecteur, y compris le lecteur de littérature dite de création qu’on pourrait aussi nommer littérature exigeante ou sophistiquée, est de se divertir. En tant que lecteur, c’est mon cas, même lorsque je m’immerge dans un chef-d’œuvre de la littérature ou de la poésie. Par immodestie ou par surestimation de l’activité littéraire, trop d’auteurs ont tendance à oublier la fonction de divertissement de leur art, de tous les arts, d’ailleurs. Un grand cru reste du vin, un grand cigare reste du tabac, un grand livre reste de la littérature et tout cela sert à nous distraire de notre condition. 

Voilà pourquoi, comme lecteur ou auteur, je ne dédaigne pas les romans, nouvelles et récits écrits sur le mode de ce que j’appelle la narration paresseuse, c’est-à-dire la solution la plus simple qui permet de raconter une histoire au moyen de l’auteur narrateur omniscient, comme dans Légendes d’automne de Jim Harrison, pour ce citer que cet exemple parmi tant d’autres.

 

Extrait de Carnets, © Orage-Lagune-Express, 2022.

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08 mai 2022

Carnet / L’abstraction des bords de mer

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Dès que je me promène en bord de mer, j’entre dans l’abstraction, en opposition à la vie dans ma région natale et dans ma campagne où règne le concret. Les vacances qui sont une idée abstraite y sont bien sûr pour beaucoup.
 
J’ai vu la mer pour la première fois au milieu des années soixante, l’époque de mon enfance. C’était la mer du nord. J’étais à l’arrière de l’Opel blanche crème de mon parrain. Nous roulions doucement dans les rues d’Ostende lorsque la mer apparut soudain entre deux immeubles.
 
Je m’en souviens comme si j’y étais encore mais je suis incapable de me rappeler précisément l’année et le jour où, très jeune homme, je vis apparaître la Méditerranée. Le souvenir de ma première vision de l’océan est plus précisément daté parce que j’y faisais du camping dans les Landes, ce qui ramène certes au concret mais celui-ci s’efface dès que je flâne sur la plage. Cependant, la véritable abstraction qu’est à mes yeux le paysage maritime est l’horizon méditerranéen.
 
J’ai mis très longtemps à mettre ces pauvres mots sur cette idée qui est aussi une sensation, pour moi un évènement qui s’est produit en entrant acheter du raisin à l’étal d’un petit magasin  de la ville d’Alghero en Sardaigne, un îlot d’ombre précaire dans l’immense lumière bleue du matin.
 
Cette matinée n’était pas un jour de rêve puisqu’elle était bien réelle mais un jour rêvé pour l’abstraction d’une journée où ces gros raisins de couleur parme qu’on trouve en été en Sardaigne se suspendaient en sphères scarieuses dans l’espace ombreux de l’échoppe telles des planètes dans le cosmos.
 
Ainsi naissent des tableaux dans le rêve éveillé des peintres ou quelques lignes lorsqu’on n’est pas capable de peindre et que la jolie marchande de fruits et légumes sourit parce qu’elle croit lire dans les pensées.
 
 
Extrait de mes Carnets d'Italie, © Éditions Orage-Lagune-Express.
Photo : Alghero (Sardaigne) photo Christian Cottet-Emard.